"Sink the Bismarck !"
Le 19 mai 1941, le Bismarck lève l'ancre et quitte le port de Gotenhafen en Pologne. Son but: atteindre l'Atlantique et couler le plus de navires possibles. Le 21 mai, il arrive - escorté par le croiseur Prinz Eugen - dans le fjord de Bergen en Norvège. Là, il sera photographié par un avion anglais.
La poursuite
Atlantique Nord - 25 mai 1941, le Hood - orgueil de la marine anglaise à l'époque - a repéré le Bismarck et ouvre le feu. Celui-ci riposte avec ses tourelles de 380mm. La quatrième salve sera fatale pour le Hood. Atteint par un obus au niveau de la soute à munitions, il explose... Sur 1 400 hommes d'équipage, 3 survécurent...
La flotte anglaise se lance alors à la poursuite du vaisseau qui essaie de s'échapper. Quinze Swordfish (biplans) armés chacun d'une torpille décollent du porte-avions Ark Royal. Vers 21H 00, l'un d'eux touche par hasard le navire près de la poupe, en-dessous de la salle du servo-moteur du gouvernail, où une brèche est ouverte, inondant les compartiments et bloquant le mécanisme de barre. Ceci déclenchera l'arrêt de mort du cuirassé dont le gouvernail deviendra incontrôlable.
Les ordres de Churchill étaient de couler le Bismarck et de venger définitivement le Hood. 2 876 obus furent tirés par l'escadre anglaise dont 719 par l'artillerie lourde. Mais seuls 400 environ touchèrent leur cible. En effet, en raison de la proximité du cuirassé, leur trajectoire était pratiquement plate - beaucoup ricochaient sur l'eau avant d'atteindre le navire - et ne pouvaient l'atteindre sous la ligne de flottaison. Même s'il n'était plus qu'une épave en feu, le Bismarck ne coulait toujours pas. Vers la fin de la bataille, le bâtiment s'enfonce par la poupe, se couche sur le flanc; l'étrave pointe en l'air. Les quatres tourelles et quantités d'autres débris commencent à sombrer. Quand le navire chavire, la poupe affaiblit se rompt. Entièrement inondé, il coule. Sa forme hydromécanique et son centre de gravité situé très bas conduisent la coque à se retourner. Elle prend alors de la vitesse en s'enfonçant...
Cinq à dix minutes après avoir disparu de la surface, la coque heure le flanc d'une montagne sous-marine et les 50 000 tonnes du navire déclenchent une énorme avalanche. Les tourelles qui ont touché le fond avant le vaisseau, sont entraînées par ce glissement de terrain. Le Bismarck et les fragments les plus lourds sont emportés par l'avalanche et ne s'arrêtent qu'aux deux tiers du glissement de terrain.
Pendant plusieurs heures, des éléments plus menus continuent à pleuvoir, constituant le champ des débris. Ainsi se termina le destin de ce navire qui mesurait 263 mètres de long, 38 mètres de large et qui repose par 4 800 mètres de fond. Des 2 208 hommes d'équipage, 110 seulement furent sauvés...
Quand on lit l'histoire du Bismarck, on peut être frapper par les nombreuses ressemblances qu'il présente avec le Titanic. Un nouveau navire célébré comme le dernier cri de la technologie moderne, disparaît lors de son voyage inaugural entraînant avec lui des milliers de victimes qui, pour la plupart, croyaient leur navire invincible - voire insubmersible. Le manque de chance et les erreurs de jugement jouèrent sans doute un rôle dans la tragédie du Titanic, mais le nombre de bévues et de coups du sort qui ponctuèrent la saga du Bismarck est absolument stupéfiant, même si l'on tient compte du hasard des batailles et de la difficulté des communications en mer en temps de guerre.
Le 14 juin 1989, Robert D. BALLARD et son équipe découvrait l'épave dans l'Atlantique nord avec le même équipement que pour le Titanic en 1985.
Dans un demi-siècle, l'épave n'aura vraisemblablement que peu changé d'aspect. Elle comporte quelques traces d'oxydation sur la coque et le long de la ligne de flottaison ainsi que des stalactites de rouille comparables à ceux trouvés sur le Titanic, mais le cuirassé était construit sur des bases plus solides que celles du célèbre paquebot. Le Bismarck bénéficiait aussi d'une technologie beaucoup plus moderne: la coque était soudée à 90% et non plus rivetée. Cette épave subsistera sur le lit de l'océan pendant des siècles, longtemps après que les fantômatiques svastikas de proue et de poupe auront été effacées par l'érosion...
La maquette de la marque TAMIYA est à l'échelle 1/350ème et a été entièrement retravaillée pour se rapprocher des photos de l'épave au fond...
On May 19, 1941, the Bismarck weighed anchor and left the Polish port of Gotenhafen. Her goal: to reach the Atlantic and sink as many ships as possible. On May 21, she arrives - escorted by the cruiser Prinz Eugen - in the Bergen fjord in Norway. There, he was photographed by a British aircraft.
The pursuit
North Atlantic - May 25, 1941, the Hood - the pride of the British navy at the time - spotted the Bismarck and opened fire. The Bismarck returned fire with its 380mm turrets. The fourth salvo proved fatal for the Hood. Hit by a shell in the ammunition hold, she exploded... Out of a crew of 1,400, only 3 survived...
The English fleet then set off in pursuit of the vessel, which tried to escape. Fifteen Swordfish (biplanes), each armed with a torpedo, took off from the aircraft carrier Ark Royal. At around 9:00 pm, one of them accidentally hits the ship near the stern, below the rudder servo-motor room, where a breach is opened, flooding the compartments and blocking the steering mechanism. This triggers the battleship's death sentence, as the rudder becomes uncontrollable.
Churchill's orders were to sink the Bismarck and avenge the Hood once and for all. 2,876 shells were fired by the British squadron, 719 of them by heavy artillery. But only around 400 hit their target. In fact, due to the proximity of the battleship, their trajectory was practically flat - many ricocheted off the water before reaching the ship - and could not reach her below the waterline. The Bismarck was a burning wreck, but still not sinking. Towards the end of the battle, the ship sank by the stern, lying on her side; the bow pointed upwards. The four turrets and other debris began to sink. As the ship capsizes, the weakened stern breaks away. Fully flooded, she sinks. Its hydromechanical shape and low center of gravity cause the hull to overturn. She then picks up speed as she sinks...
Five to ten minutes after disappearing from the surface, the hull hit the side of an underwater mountain and the ship's 50,000 tons triggered a huge avalanche. The turrets, which had hit the bottom before the ship, were swept along by the landslide. The Bismarck and its heavier fragments were swept away by the avalanche, stopping only two-thirds of the way down the landslide.
For several hours, smaller elements continued to rain down, making up the debris field. Thus ended the fate of this ship, 263 meters long, 38 meters wide and lying at a depth of 4,800 meters. Of the crew of 2,208, only 110 were saved...
When you read the story of the Bismarck, you're struck by the many similarities with the Titanic. A new ship, celebrated as the cutting edge of modern technology, disappears on its maiden voyage, taking with it thousands of victims, most of whom believed their ship to be invincible - or even unsinkable. Bad luck and errors of judgement undoubtedly played a part in the Titanic's tragedy, but the number of blunders and blows of fate that punctuated the Bismarck's saga is absolutely staggering, even allowing for the randomness of battles and the difficulty of wartime communications at sea.
On June 14, 1989, Robert D. BALLARD and his team discovered the wreck in the North Atlantic, using the same equipment as for the Titanic in 1985.
In half a century's time, the wreck's appearance is unlikely to have changed much. There are a few traces of oxidation on the hull and along the waterline, as well as rust stalactites comparable to those found on the Titanic, but the battleship was built on more solid foundations than those of the famous liner. The Bismarck also benefited from much more modern technology: the hull was 90% welded rather than riveted. This wreck would remain on the ocean bed for centuries, long after the ghostly swastikas on the bow and stern had been erased by erosion...
The TAMIYA model is in 1/350th scale and has been entirely reworked to match the photos of the wreck at the bottom...